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3- Des effets globalement positifs

3.1 - Des effets psychologiques et physiques

"La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent." Pablo Casals

 

           Outre notre fonctionnement mental, notre structure psychique est elle aussi influencée par la musique. Depuis des années, des musicothérapeutes tentent de trouver une relation entre les types psychologiques et les formes musicales… en vain. Les études statistiques révèlent que deux personnes au tempérament « identique » peuvent avoir des goûts musicaux très différents. En effet, comme pour la nourriture, c’est notre milieu familial et culturel qui façonne nos goûts. En outre, la musique est porteuse de sens : un rythme spécifique, une mélodie, une ambiance musicale particulière ou un son peuvent être associés à une expérience ou à une période précise de notre enfance. Une personne qui, petite, a été bercée par les chansons de Edith Piaf éprouve certainement de grandes émotions en l’écoutant, adulte. Un enfant qui, un jour, a été effrayé par le bruit des tambours au passage d’une fanfare risque d’éprouver toute sa vie une grande peur pour ce genre de musique… De plus, les effets varient considérablement selon les conditions d’écoute, les interprètes, l’environnement, la posture et, finalement, notre état psychologique et physique général. Pour certaines personnes, travailler en musique, par exemple, peut être propice à la concentration, à la créativité ou, encore, à la détente. Il n’y a qu’une seule façon de découvrir les effets de la musique : essayer ! 

Chant grégorien : Interprété par des hommes uniquement, c'est un chant sans accompagnement instrumental, étant donné que celui-ci n'existait pas. Ce chant représente la liturgie catholique, il permet ainsi aux catholiques d'exprimer leur foi à travers les paroles. Le rythme est toujours calme, pour permettre aux religieux de "respirer" avec l'Eglise.

 

 

Baroque : les mélodies lentes de Bach, Haendel ou bien Corelli nous font ressentir une sensation de stabilité, d’ordre et de sécurité.  Elles créent un environnement stimulant pour travailler

Classique : la transparence et la clarté de ces musiques, de compositeurs tels que Jean-Sébastien Bach  ou Wolfgang Amadeus Mozart, améliorent la concentration, la mémoire et la perception spatiale.

Romantique : c’est la musique la plus forte en  émotions, avec Chopin, Liszt ou Wagner, elle peut interprêter tous les sentiments possibles et imaginables, de la plus grande tristesse à l’exaltation ! 

Jazz, blues : Comme pour le genre romantique, ces musiques peuvent évoquer toutes les émotions humaines. Cependant, elles ont un impact plus tonifiant sur notre organisme.

Rock : C'est la musique dont les effet sont les plus différents en fonction des personnes. Les nombreuses formes « classiques » du rock stimulent les passions chez les uns, relâchent des tensions intérieures chez les autres. 

Heavy metal, punk, grunge : ces musiques, généralement écoutées très fort, affectent directement le système nerveux. En effet,  elles sollicitent de manière excessive les tympans et les nerfs auditifs. Ainsi, des réactions physiologiques immédiates, telles que l’augmentation des battements cardiaques, de la respiration et de la tension surviennent. 

Techno : la pulsation, le rythme et la fréquence de la basse, qui nous font souvent penser à une techno dite «commerciale», se rapprochent, de près, des battements cardiques. L'organisme est alors contraint de s’adapter à ce rythme. De plus, ces fréquences modifient celles du cerveau. Ce qui provoque, à la longue, comme un « état de transe »

Sacrée : Toutes les musiques sacrées ont la particularité "d'étendre" le temps et l'espace. Elles peuvent être orientales, occidentales traditionnelles ou modernes. On dit qu'elles sont propices à l’éveil spirituel mais aussi à la relaxation et à la réduction des douleurs.

 

~ Des effets sur notre humeur

Nous sommes en mesure grâce à la musique de changer notre état d’esprit, nos humeurs, de nous relaxer ou nous stimuler. Nous pouvons aussi diminuer des sentiments indésirables tels le stress ou la fatigue. En effet, la musique, en agissant sur le système nerveux, aide à relaxer et à réduire les tensions car elle abaisse le taux de cortisol, une hormone responsable du stress.

Chez l’adulte angoissé, déprimé par exemple, la musique est sécurisante, mais elle doit répondre à des critères précis, par exemple une structure musicale facile à saisir avec une répétition de la mélodie et des rythmes, et une intensité faible. Chez le jeune enfant, les berceuses, représentent le réconfort et l'apaisement parmi  le brouhaha ambiant. 
 

~ Des effets avec notre comportement

La musique peut avoir un effet sur le vandalisme. En effet, une expérience étonnante a été réalisée dans le métro de Newcastle (Angleterre) : la diffusion d'une musique baroque a remplacé celle d'une musique rock. Et cela aurait entrainé une baisse, de près de moitié, du vandalisme et des agressions ! Ainsi, suivant le type de musique écouté, une personne peut se montrer plus ou moins ouverte, plus ou moins serviable. Une autre étude a été menée par des psychologues de l'Université de New York. Ces derniers ont fait écouter à des étudiants trois types de musiques : une musique calme, une musique stimulante et une musique jugée « désagréable ».

Après l'audition, chaque étudiant pouvait rentrer chez lui, mais au moment où il s'apprêtait à le faire, une étudiante lui annonçait qu'elle avait un service à lui demander, un travail pour un professeur, qu'elle devait faire en très peu de temps.

En l'absence de musique, 60% des étudiants ont consenti à l'aider. Après l'écoute de la musique clame, ce chiffre a atteint 90%. La musique stimulante, elle, n'a pas produit d'amélioration ; et la musique désagréable a provoqué une baisse de 15% des bonnes volontés. Une humeur positive favorise l'assistance à autrui, tandis qu'une humeur négative a des effets contraires. Or la musique intervient sur l’humeur et donc sur l’ouverture aux autres ! La simple écoute d'une musique peut changer notre comportement et donc nos relations avec les personnes qui nous entourent ! Avant une importante réunion ou un dîner, veillez donc a écouter ce qui vous plait..

 

De plus, en milieu hospitalier, la musique permettrait :

* De diminuer l’anxiété et la dépression chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elle permet aussi d’améliorer leur humeur (à court terme).

* Une meilleure communication. Avec des enfants autistes par exemple. En effet, elle leur permet de sortir de leur isolement pour découvrir des activités ludiques ! 

* De restaurer la communicaion verbale des personnes âgées. En effet, elle les réveille, les dynamise, ce qui les incite à parler. Le chant succède au fredonnement et précède le langage verbal ; il restaurerait l'écoute et le désir d'utiliser les mots.

 

3.2 - Un vecteur émotionnel

"La musique est la langue des émotions,"  Emmanuel Kant

 

             Effectivement, nous pouvons dire qu’aujourd’hui, la musique est surtout liée aux émotions. En effet, on peut par exemple reconnaître qu’une musique est triste ou gaie aussi vite que l’on identifie un danger. Une étude menée prouve qu’il suffit de 250 millisecondes à l’auditeur pour déterminer le caractère émotionnel de l’extrait musical qu’il écoute.

Toutes les émotions musicales sont présentes à des degrés divers des quatre émotions fondamentales : la colère et la peur que l’on peut représenter par La Nuit sur le mont chauve de Moussorgski, la gaieté  par Le Printemps de Vivaldi et la tristesse par L'Adagio d’Albinoni.  L’étude de la perception de la musique auprès des enfants malentendants montre que quand le signal acoustique est perçu comme une production musicale, même s’il est appauvri par la surdité, l’émotion devient manifeste dans le regard de celui qui l’écoute. C’est d’ailleurs  le premier souhait des personnes atteintes de surdité profonde, pouvoir retrouver la perception  de la musique avant la perception du langage. Nous écoutons donc la musique pour le plaisir qu’elle nous procure, un plaisir qui reste libre de prendre des formes variés. D’ailleurs, les émotions suscitées par certaines œuvres peuvent être déterminées par des éléments non musicaux, soit des évènements associés ou, pour les bandes originales de films, des scènes associées.

On peut aussi noter que les œuvres musicales ont une structure expressive suffisamment puissante pour imposer des états émotionnels communs à un grand nombre d’auditeurs

Il existe donc une grande cohésion sociale essentielle dans la plupart des cultures du monde de part ces émotions communes. Cette réaction s’observe dès le plus jeune âge. Le nourrisson est d’ailleurs davantage fasciné par la voix de sa mère quand elle chante que quand elle parle. Il est aussi bon de noter que l’émotion que procure une œuvre diffère d’un jour à l’autre, en fonction du contexte et de l’humeur ; elle évolue tout le long de la vie. Grâce au sondage que nous avons réalisé, nous nous rendons compte que, globalement, les sujets ressentent les mêmes émotions. Des études démontrent aussi que l’hémisphère droit du cerveau est davantage stimulé à l’écoute d’une musique triste tandis que l’hémisphère gauche l’est pour une musique gaie. Ces études sont possibles lorsque l’on compare l’afflux sanguin dans chacun des hémisphères. On peut ainsi classer les émotions ressenties en trois axes : le premier classent ces émotions et déterminent si elles sont de grandes énergies et donc intenses comme la gaité ou de faibles énergies et donc reposantes comme la tristesse.  Le second axe, de valence émotionnelle, oppose les émotions négatives (tristesse) aux émotions positives (gaieté). Enfin le troisième axe, de dynamique, est lié aux mouvements corporels et aux effets physiques et physiologiques déterminés dans la sous partie précédente. Pour illustrer ces propos, les pièces colériques suscitent des émotions de forte énergie mais de valences négatives tandis que les pièces sereines tel que les comptines pour enfants suscitent des émotions de faibles énergies mais de valence positive. 

On en conclut donc que les émotions en musique sont assez complexes mais très riches. Les émotions ressenties sont aussi très largement liées à la tonalité de l’œuvre, si la tonailté est majeure, alors le morceau sera gai, si la tonalité est mineure, alors le morceau sera triste. Ceci est aussi lié au rythmes, quand le tempo est lent, nous associons généralement les morceaux au registre triste mais quand le tempo augmente, le registre est davantage gai. On peut aussi citer l’amplitude des sons qui joue un rôle dans ces associations d’émotions.

En plus d’avoir des effets physiques et psychologiques, la musique véhicule des émotions. Elle peut nous rendre joyeux ou triste, quelle que soit sa forme, elle nous touche.

 

3.3 - La musicothérapie

"La musique est aussi puissante que n'importe quel médicament. Elle possède un moyen bien à elle de se frayer un chemin jusqu'au cerveau et au système nerveux", Dr Oliver Sacks

 

           Cette technique consiste à utiliser le son et la musique pour rétablir la santé physique, morale et émotionnelle de certaines personnes, grâce à l'expression et à la communication avec un autre individu.

Pour cela un musicothérapeute est nécessaire pour une efficacité maximale. Il doit déterminer le meilleur processus à suivre pour aider le patient, et le suit et l’aide dans sa guérison.

La musicothérapie agit sur le système nerveux en réduisant le stress, avec une baisse du taux de cortisol, comme dit précédemment, et la création d’endorphines provoquant une sensation de bien-être.

De plus, elle permet aux capacités cognitives d’un individu, telles que la mémoire ou l’attention, de se développer davantage. Cette utilisation musicale a également des vertus psychomotrices, en ce qui concerne la mobilité physique, et socioaffectives, pour améliorer les relations en société.

 

Cet art thérapeutique a des visées bénéfiques sur certaines maladies du langage, tel que l’autisme. Les malades se sentent plus sereins à l’écoute des stimuli sonores. Pour certaines maladies de vieillesse, tel que l’Alzheimer qui est une maladie neurodégénérative, les malades voient un autre moyen de communiquer. En effet, une expérience aurait démontré que les personnes atteintes de cette maladie réussiraient à apprendre une nouvelle chanson et à s’en rappeler. Dans ce cas, « le musicien deviendrait un allié thérapeutique » rappelle la ministre de la santé, Marisol Touraine. Tout ceci nous prouve ainsi que la musique a un impact positif sur l’humeur, les troubles moteurs et qu’elle apporte une différente forme de mémoire.

Plus concrètement

Les effets psychologiques et physiques de la musique ont d'ailleurs aujourd'hui été exploités par quelques sociétés créatrices d'applications pour smartphones. En effet, ces applications proposent une selection de chansons en fonction des humeurs de chacun ! Lancez l'application "Stereomood", disponible gratuitement, indiquez lui votre humeur du jour, elle constituera pour vous une playlist adaptée à la situation ! De quoi redonner le moral si il n'est pas au beau fixe, ou vous apaiser si le stress vous envahit ! 

 

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